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Islande, deuxième partie

Islande, deuxième partie : " Des rocs et du vent "


Note au lecteur : première partie disponible ici. On peut toujours agrandir les photos en cliquant dessus (ce sera de meilleure qualité).

22 Juin
Écrit le 23


Levé tard. J'ai fait la même promenade qu'hier autour de Seltjanarnes, mais cette fois-ci seul. Encore grand beau temps. Je suis ensuite allé dans le centre-ville pour acheter des cartes et me renseigner sur les horaires de bus pour sortir rapidement de Reykjavik.

Sur la route pour le centre-ville, la piscine et ses reflets


      J'ai passé deux bonnes heures à prendre des photos sur le port. Il y avait un petit bateau où trois pêcheurs s'afféraient : j'ai hésité à aller les voir, pour prendre des photos de plus près. Après être parti, je me suis senti bête de ne pas avoir été les voir, au moins pour leur demander. J'y suis donc retourné. Je me suis approché de l'un d'entre eux et j'ai tenté un timide "Bonjour !". Il m'a répondu rapidement, et a tourné la tête pour retourner au travail. Peu fier, j'ai tenté un "Excusez-moi ...". Il m'a rembarré. La pêche n'avait pas du être terrible ! Dommage, ça aurait fait de jolies photos ... J'aurais sans doute du insister.


Les bateaux de secours islandais. Je crois.



















Des ouvriers, et en arrière plan une partie du Mont Esja









Le vieux cimetière de Reykjavik




Préparation de l'itinéraire du lendemain, le grand départ à travers l'Esja, l'espèce de gros truc marron clair en bas à gauche.






23 Juin,
Au pied de l'Esja

     Moi et mon enthousiasme débordant, ou mon inconscience, avions décidé hier de grimper, sac-à-dos et tout, l'Esja afin de rejoindre le lac de Medalfellsvatn situé derrière la montagne, pour éviter de suivre la route principale. Je me suis "préparé" hier soir, j'ai regardé la belle carte que j'avais acheté, fait des sandwichs. Dix-huit kilomètres de marche, et j'étais bon.
     Donc ce matin, levé 6h pour prendre un bus à 7h30, j'arrive à 8h45 au pied de ladite montagne. Je suis tout seul. Peu après le départ, ça grimpe quand même pas mal : je me suis lancé comme un enfant à qui on aurait dit que le Père-Noël l'attendait avec des dizaines de cadeaux au sommet. Superbe marche, bien que le sac-à-dos soit un peu trop lourd. Je croise deux personnes sur la totalité du trajet, qui sont en train de faire un footing (!).

Je l'ai croisé au départ, il était très câlin !


Le tout début du chemin. Là, ça parait bucolique, simple et très plaisant. Et ça l'était.


Une fois arrivé en haut, superbe vue sur Reykjavik ensoleillé, alors que je suis un peu dans les nuages. Je m'inscris sur le registre d'arrivée. Bon, et maintenant ? Je vois des gros nuages sur ce que je crois être Habùnga, le plus haut sommet qui culmine à 914m. Tant pis, maintenant que je suis là, prêt à en découdre, j'y vais.

Vue sur l'ensemble de Reykjavik. Et l'espèce de tas de pierre, c'est un cairn.


      Quelques mètres après que je sois parti du bord de la falaise, plus un bruit. Je suis entre cailloux, roches, maigre lichen, neige au loin et pour tout horizon un ciel gris, chargé, sombre. S'assombrissant à mesure. La température chute, le vent forcit, rien de vivant ici. Mis à part un oiseau, sorti de nulle part. Il me suit. Me suit-il vraiment ? Il est petit, trapu. Sa couleur, son plumage sont parfaitement adaptés pour cet environnement. Quelques taches jaunes égayent son plumage, et aide à le repérer dans le paysage. Il piaille en me suivant dans ce désert froid et venteux. Puis, après une dizaine de mètres, il s'arrête, me laissant dans mon ineptie, dans ma quête des cairns, ces tas de pierres ancestraux qui balisent les chemins.

Un oiseau qui vit (?) à 800 mètres d'altitude.


       J'arrive finalement en haut du faux-plat, après une trentaine de minutes. Je suis à 800 mètres d'altitude, peu ou prou. Autour de moi, plus un cairn n'est visible. Le ciel est gris. Malgré mon bonnet, mes capuches et mes gants, le froid s'insinue jusqu'à ma peau. Je sors mes dérisoires cartes et boussoles. Je distingue une vallée verte enserrée entre deux montagnes, elle semble luxuriante par rapport à l'endroit où je me trouve. J'observe ma carte et ajuste ma boussole : si je suis bien là où je le pense, le prochain cairn devrait être... Mon regard se dirige vers ce que j'essaye d'éviter de regarder depuis tout à l'heure : une montagne. Habùnga, neuf-cent-quatorze mètres d'altitude. Couvert de neige. Le sommet n'est pas discernable à travers le gris des nuages. Je l'observe quelques secondes, quelques minutes. Le froid se fait de plus en plus insistant depuis que je me suis arrêté, il est presque palpable. Ici, je me suis d'abord senti bête. Puis est venu le sentiment de peur, qui fut rapidement rejoint par celui de la solitude.


Habùnga, la colline sur la montagne.
 
        Je n'ai pas mis longtemps à me décider à plier bagage et à me retourner. J'ai essayé de voir s'il n'y avait pas une voie honorable de sortie mais je n'en ai pas trouvé. Je n'ai pas trouvé les chemins indiqués sur la carte. Mon envie et ma "foi" m'avaient quitté depuis que je m'étais retourné : il n'y a qu'une porte de sortie, celle de la redescente. Celle, pour moi, de la honte de l'échec.
        Là-haut, il n'était plus question de la rumeur de la ville, du bruissement des feuilles d'arbres, du ressac de la mer ou du chant des oiseaux, mais uniquement le bruit de mes pas dérapant sur les rochers. Et le bruit du vent, soufflant entre mes capuches et mes oreilles. Après m'être retourné, j'ai revu l'oiseau, plus ou moins à l'endroit où il m'avait laissé. Il a fait de nouveau quelques pas avec moi, et m'a laissé rejoindre la corniche sur Reykjavik.

Me revoilà au point de départ, 5 heures après avoir commencé l'ascension...

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