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Des Astres

Des Astres.

Merde, c'est là que je suis Bien. Au milieu de tous ces boutons, à cette vitesse, capitonné dans ce coke-pit, captant ces interférences radios qui casseraient les oreilles de n'importe quel novice. Je ne suis plus un novice, mais ces avertissements m'emmerdent. Miracle de la technologie, je n'ai qu'à presser un bouton, le disque s'arrête de tourner et je me retrouve dans un Univers de silence. Dépassant quasiment les photons dans leur course folle. La mienne l'est aussi. Et je ne compte pas m'arrêter de si tôt. Une course contre la montre ? Qu'importe le temps et ses déclinaisons, maintenant que je file à la vitesse de la lumière ! Je ne vieillirais jamais, si la théorie de cet ancêtre s'avère vrai. Je n'ai cure du carburant, désormais que je suis une étoile, je ne m'éteindrai pas avant des milliards d'années, si cette notion vous inspire encore quelque songe. Je serais déjà loin, si loin que tous m'auront oubliés, relégué au statut de légende, de mythe. Et encore, la Terre aura sûrement implosé d'ici à ce que je sois arrivé au confin du néant. Je trouverai alors une porte de sortie, un accès vers quelque chose d'autre. Peut-être vers l'Eden, qui sait si ces fous n'ont pas raison ?


Qu'ils viennent à mon secours, je ne les attendrai pas, continuant d'étoile-filer. Qu'ils essayent, de me venir m'aider. Le temps qu'ils réfléchissent et qu'ils trouvent un moyen, qu'ils mettent en place un plan et qu'ils le mettent en pratique, je serais déjà au commencement de leur ère. Pourtant, je repasserai sans aucun doute par ici, ils me nommeront "Comète", je rigolerai alors à leurs inepties. Je les regarderai, s'entre-déchirant pour leur sûre-vie, guerroyant les uns contre les deux, les deux contre tout. Et je n'en aurai cure, dans mon coke-pit. Je m'autoriserai même un éclat de rire cynique, pensant à tout ce que je n'aurais pas eut à subir. Pauvres petits. Je ne serai pas triste, oh non, je n'aurai qu'à les plaindre, ne serait-ce que quelques instants, et je me réjouirai. Après tout, ce ne sera que justice rendue, comme ils aiment à le dire. Je n'aurai même pas un regard en arrière, en quittant une nouvelle fois la périphérie de cet endroit maudit.

Je découvrirai ensuite ce qu'aucun n'aurai pû imaginer, ni calculer. Le miracle de la connaissance, ne servant rien d'autre que ma propre satisfaction, flattant mon égo. Rien à partager, ne serait-ce qu'un demi-mot, coupé à la machette. Je surferai l'inconnu, accélérant encore, jusqu'à ne plus rien sentir que les vagues cosmiques déferlant sur mon être, dénué de sens. Mais je n'en aurai pas besoin, me contentant de narguer ces maigres vibrations, me projetant plus loin encore dans l'absolu.

Je me jetterai alors dans un vortex, déchirant son essence et sa volonté de me réduire en poussière, corroborant la théorie de passages vers d'autres théatres. J'en serai l'acteur, le metteur en scène et le spectateur. Omniscient, tout me sera permis. Et pourtant, je n'en ferais rien. De toutes ces possibilités qu'on m'offrirait, je n'en changerai pas : continuer d'arpenter à une vitesse folle l'espace-temps, afin d'y projeter pour quelques laps infimes, une réminiscense de mon être. Les supernovas seront mon quotidien, les naines blanches mes amantes. Réduites à néant par mon bref passage, elles ne s'en remettront pas et sombreront, absorbant le temps dans leur folie. Mais je serai déjà loin, parti à la conquête de nouveaux hori-zions colorés. Je créerai le manque, et overdoserai le remède. Nul ne m'en voudra, parce que nul ne sera présent pour me blâmer. Il n'y aura de toute façon rien à blâmer, ne recréant que ce qui existait déjà avant mon passage. Je serai Apocalypse et Rédemption. Je briserai le continuum afin d'assouvir mes pulsions chronophages, et tracerai ma voie, toujours plus en avant.

Les données terriennes, désormais vétustes, n'auront plus de valeurs, remplacées par mon propre système de comptabilité. Et enfin, je serai libre. Libre de dire : "Telle chose se nomme ainsi, parce que je le dis." Libre de choisir de ne pas choisir. Libre de m'aliéner encore dans ma folie. Libre de continuer vers l'inconnu. L'inconnu ne demeurera jamais longtemps. Au fil de ma route, j'aurai accumulé des montagnes de savoirs, et je serais libre de les oublier, afin de les redécouvrir à nouveau, sans cesse. Le connu deviendra inconnu, jusqu'à plus soif. Je pourrais enfin dire "Je suis", traçant dans le sillage de Halley. Vivre deviendra voyager, et je ne mourrai pas, jusqu'à entrevoir un nouvel objet en ligne de mire. Il n'y aura aucune limite à rien, fragmentant les possibles à l'infini, dans une myriade de couleurs. Et le choix n'en sera que plus simple, me contentant de foncer au hasard des teintes, dispersant les pigments au gré de mes pérégrinations. Ainsi, l'ancien sera nouveau. Il n'y aura plus de lassitude, plus de jugements possible. Ne restera que l'envie, maitre de ma destinée.


Ce sera un Ode à l'amour véritable. Un Ode à la liberté. Un Ode au Tout. Mon mutisme sera sa musique, mon voyage son poème. Je serai le seul à pouvoir m'en régaler, et pourtant, l'Univers entier en percevera sa résonnance. Ne vous y trompez pas, je ne m'arrêterai pas. N'importe quelle tentative sera vaine, la raison ne m'effleurant plus. Rien ne me touchera plus jamais, si ce n'est le Besoin, me donnant de grandes coups dans le dos, m'ordonnant de continuer, pour mon Bien, pour ma sur-vie. Et je choisirai d'accélerer, encore, tendant toujours vers le Nouveau.

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