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11/10/12 : Une randonnée dans l'Atlas dans Voyages

11/10/2012 :
A Moroccan Journey - Première partie dans Vidéos

19/12/2011 :
Islande, cinquième partie dans Voyages

17/12/2011 :
Fin de journée, dans le Blog



Islande, cinquième partie

Islande, cinquième partie : " Entre deux instants, le bitume "


Note au lecteur : première partie disponible ici, la seconde ici et la troisième ici. On peut toujours agrandir les photos en cliquant dessus (ce sera de meilleure qualité).

25 Juin
Camping de Bogarnes

Après 13 heures (!) de sommeil, le réveil est difficile. Petit déjeuner avec en bruit de fond les voitures. Je vais faire des courses, et en profite pour me promener dans la ville. Rien d'exceptionnel... Je prend une ou deux photos, et rentre avant que la pluie ne tombe. Il faut que je prenne plus mon temps, plutôt que d'essayer de foncer à toute allure vers les Westjfords. Le camping ici en est une belle leçon !

Bienvenue à Bogarnes...




En fin d'après midi, Wade est arrivé au camping : j'étais en train de lire dans ma tente, et j'ai cru entendre un bruit de vélo. J'ai sortit ma tête, mais personne. Et j'entends un "Pierre !? Je t'avais dit qu'on se reverrait !".

Un chat islandais


Plus tard, le mec du camping vient ramasser son écot, et me dit qu'il y a un concert en ville, que je devrais y aller. Je ne finis même pas mon thé, le balance, et me voilà parti dans Bogarnes à la recherche de ce fameux concert. C'est en fait une fête de village : tout le village, des vieux à béquilles aux mômes en landau, est présent pour écouter les trois guitaristes qui reprennent des airs populaires. Ils célèbrent l'anniversaire de la naissance d'un personnage de Saga (ie : les chroniques légendaires islandaises) très connu, au nom comme toujours incompréhensible. Le cadre est magnifique, à l'entrée d'un fjord, au "coucher de soleil". Les enfants courent autour du feu, jouent à cache-cache pendant que les parents, tous sans exception,  rigolent une bière à la main.

"Pour la fête du village, suivez le village."


Wade me rejoint et bientôt le  concert se termine. On rentre au camping et on se boit un thé en regardant le coucher de soleil qui dure déjà depuis plusieurs heures. On discute à propos de nos pays respectifs... Moment tranquille dans cette tranquille journée, chacun dans ses pensées.

Wade Shepard, rédacteur de VagabondJourney




26 Juin
Près d'Elborg

Réveil à 9h30 après une nuit remplie de rêves étranges : j'y voyais Thomas mourir dans un accident de voiture, et je me souviens avoir eut une longue conversation avec Didier, mais je ne me souviens plus à propos de quoi ... Ca semblait important. Le temps que je sorte de ma tente et que j'aille aux toilettes, Wade était déjà dehors. On a pris notre petit déjeuner ensemble, au soleil. Il est partit en ville, j'ai remballé mes affaires. 

Prochaine étape à la civilisation : Olafsvik.


Je quitte enfin cette bourgade qui s'est montrée tout de même sympathique, finalement. Je me suis mis à marcher, sur le bord de la route. J'étais content de repartir, au début. Mais rapidement, mon sac à commencé à me peser, et les voitures aussi. Pas autant fréquentée que la route principale, mais quand même trop de voitures, pas assez de place pour marcher tranquillement ... Sans me retourner ni m'arrêter, j'ai marché pendant plusieurs heures. Pause déjeuner près d'une cascade, thé. J'étais satisfait. Et le paysage n'a plus changé. Toujours ces mêmes champs arides à perte de vue, ces mêmes cailloux, ces mêmes touffes d'herbes ridicules. Seul signe de vie tangible en quatre heures, trois groupes de chevaux.
Et il s'est mis à pleuvoir. Fort. Je m'étais dit, tu marches deux heures, et tu te reposes un peu. Les deux heures furent longues, monotones : pluie, voitures qui me dépassent, un pas après l'autre. Au bout d'un moment, j'ai écouté un peu de musique, pour faire passer le temps sur cette autoroute de l'ennui. Mais rien n'a changé.
A Bogarnes, je m'étais convaincu que l'important n'était pas la destination, mais le voyage, la route entre le point à atteindre et le point de départ. Plus le temps passait, et moins cette phrase résonnait dans ma tête. J'en avais marre de cette route, de ces putains de touffes d'herbes et de ces voitures. Aucun endroit abrité où planter sa tente : le plat, dans tout son ennui. "En haut du prochain faux-plat, il y aura sans doute quelque chose" me répétais-je. Et puis, toujours rien. Je n'en pouvais plus, je me suis arrêté pour faire du stop à l'intersection suivante : 30 minutes de marche. Enfin, décaniller enfin de cette putain de ligne droite. J'ai attendu, et finalement au bout d'une autre trentaine de minutes, une voiture s'est arrêtée. On commence à parler anglais, et je m'aperçois qu'il a le même guide touristique que moi ... "Mais vous êtes français ?!"

L'important, ce n'est pas la destination, mais la route.


Il m'emmène jusqu'à ce que je crois être le chemin qui part à l'hôtel Elborg, et fait demi-tour. Je commence à marcher sur le chemin en terre : Où est-ce que je vais atterrir ... ? Deux voitures passent, puis un tracteur conduit par un jeune ado. Ce dernier s'arrête quelques mètres après m'avoir dépassé, se retourne : "Hey, do you want a ride ? I don't like walking so ..." Sûr que je veux, mon pote ! Il m'emmène à l'endroit où est censé se trouver l'hôtel. C'est une ferme. Fatigué, je ne réalise pas vraiment, je vais à la "réception", ou plutôt à la maison des propriétaires.
Le vent souffle comme pas possible, tellement que j'en ai du mal à monter la tente. Je réalise après l'avoir monté que cet endroit est une belle arnaque, et qu'en plus ce n'est pas l'endroit où je comptais camper ; l'autre coutant deux fois moins cher. Tant pis. Je me réfugie dans ma tente, à l'abri du vent, et mon regard se promène sur la carte.
En sortant la tête, je vous deux jeunes gens, dehors. On commence à discuter, me disent qu'ils sont volontaires ici. J'hésite à  partir, à demander à me faire rembourser. Trop mal au pieds, flemme de tout ranger, fatigue... Je reste ici. D'autres volontaires proposent aux premiers d'aller prendre un thé à l'intérieur du hangar. J'aimerai bien me joindre à eux, mais ne veut pas m'imposer. Finalement, la fille avec qui je parlais me propose de venir avec eux : avec plaisir ! A l'intérieur, on se sent presque comme à la maison : canapés, petite table, thé chaud, et le bruit du vent frappant les fenêtres mais ne pénétrant pas l'intérieur... 
On passe un agréable moment à discuter, tous ensemble. J'écoute plus que je ne parle, par plaisir d'entendre des gens parler après une journée passée seul dans ses pensées. Je finis par manger avec eux, toujours plus ou moins silencieusement, ne comprenant pas toutes les subtilités des blagues anglaises. J'ai recommencé à lire la Horde du Contrevent depuis peu, et un passage me revient en tête à ce moment : 
Jamais été douée pour les culs-secs et la répartie, le tac au tac. Les dialogues, je les finirai toute seule et plus tard, dans la litanie des collines, puisque je n'aurai pas su répondre ou quoi dire la veille, au milieu des landes je les finirai, tranquille. Opine du bonnet et te remplis. Écoute aux buffets, dans les dos tournés, promène ta fiole, goûte du doigt la crème battue des rires, écoute puisque tu n'es bonne qu'à cela. Écoute, pour le goutte à goutte du souvenir, petite source
~ Callirhoé, dans La Horde du Contrevent, d'Alain Damasio


Pour la première fois depuis que je suis parti, je mange un dessert, qu'ils m'offrent. Wahou ! Après manger, ils me proposent d'aller faire une ballade avec eux : comme je n'ai pas assez marché aujourd'hui (!), j'y vais. Les couleurs du ciel sont magnifiques, le soleil se couchant sur les montagnes de la péninsules du Snaefellsnes, rouges, jaunes... Des superbes nuages illuminés trainent dans le ciel... On rejoint la mer, ou plutôt la plage étant donné que la marée est très basse. Je discute un bon moment ici avec Maurane, qui vient d’Israël, en contemplant les nuages qui se meuvent dans le vent, toujours plus fort. 

En bas à gauche, la ferme-camping


Encore une fois, ce fut une bonne chose que de me tromper d'hébergement... "Ce n'est pas un hasard" ? 
Vais-je y rester demain ?


 
Sans commentaire.

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